Les clés du printemps

Dans mon jardin

Les clés du printemps

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Épisode du mercredi 7 avril 2021 à 12:00

Les clés du printemps

Avec l’arrivée des beaux jours, les prés et champs se couvrent de fleurs dont une belle plante qui déploie ses fleurs jaunes en tubes. Annonciatrice du printemps, on l’appelle coucou dans la région, un autre annonciateur du printemps.

Du 16 au 21 mars, elle était l’emblème de la lutte contre le cancer. C’est effectivement de la primevère dont on va parler, plus précisément la primevère officinale (Primula officinalis).

C’est une plante que tout le monde connaît, avec ses feuilles vertes à la base, d’où émerge une hampe florale portant des fleurs allongées en forme de tube et d’une belle couleur jaune.

Enfant, qui n’a pas retiré une de ces fleurs pour en aspirer le délicat nectar sucré ?

 

Une légende dit que Saint Pierre, gardien des portes du paradis, avait un superbe trousseau de clés en or. Un jour, ce trousseau lui glissa des mains et tomba sur terre. A l’endroit de sa chute apparût la primevère. Nos voisins allemands d’ailleurs l’appellent Himmelschlüssel, la petite clé du ciel. Dans la tradition chrétienne, la primevère donnait accès au royaume des cieux. 

La primevère faisait partie également des herbes sacrées des druides. Une légende celte nous dit que toucher une pierre avec un bouquet de primevère ouvre une porte sur le royaume des fées. On ne peut qu’être surpris par ce parallèle entre la légende chrétienne et celte.

 

Sous Louis XV, on la nommait herbe à la paralysie, car elle était censée guérir la paralysie de la langue et le bégaiement. Ses fleurs et racines ont des propriétés médicinales pour la toux et les bronchites.

 

Symbole de l’espoir, d’un nouveau départ, clé du renouveau, son habitat (prés, pâturages, bords de chemin) en a fait une plante très proche des hommes de la campagne, ce qui explique son fort symbolisme. Cette richesse nous rappelle que la primevère porte en elle une part de notre humanité, notre lien avec la nature. Le bonheur est dans le pré, si on prend la peine de se pencher.

 

Chronique réalisée par Gilles, mycologue et ethnobotaniste.


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