Alsace : plus de 20000 personnes dont de nombreux enfants aidés par Caritas en 2020
Caritas Alsace a publié il y a quelques jours son rapport sur la pauvreté en Alsace. Le constat n’est pas bon, on y apprend que la crise sanitaire a aggravé la pauvreté en Alsace.
Son N°1 - Alsace : plus de 20000 personnes dont de nombreux enfants aidés par Caritas en 2020
Olivier Coupry directeur de Caritas Alsace
Avant de revenir sur cette enquête est-ce que vous pouvez nous présenter Caritas : qui êtes-vous, quelles sont vos missions ?
Caritas est bien connu en Alsace, c'est une association reconnue d'utilité publique qui représente le Secours Catholique ici dans cette région. Notre but est de lutter contre les causes et les conséquences de la pauvreté en Alsace.
Revenons sur l’enquête et les chiffres. Quelles sont les évolutions marquantes que vous avez constatées ? Est-ce que la pauvreté s’est effectivement aggravée en Alsace avec la crise ?
Ces chiffres évoluent dans des proportions continues, c'est jamais des grandes ruptures. Ces chiffres ne portent pas sur l'année en cours mais sur l'année 2020. A partir de chacune de nos équipes on fait remonter les statistiques et ce sont vraiment les chiffres de l'année Covid.
En 2020, on a donc accueilli dans nos permanences, dans nos épiceries sociales, dans nos locaux, dans toutes les grandes villes, petites villes ou même villages d'Alsace, 8200 foyers. C'est un peu plus de 20 000 personnes. Parmi elles, beaucoup d'enfants. On estime que la moitié sont des enfants. Sur ces 8200 foyers ce qui me paraît important c'est que 91% étaient sous le seuil de pauvreté (60% du revenu médian des Français qui est d'environ 1800€).
Quelle évolution par rapport aux chiffres des années précédentes ?
Sur cette affaire de seuil de pauvreté, on est à peu près dans les chiffres des années précédentes avec un revenu moyen des gens reçus chez nous de 810€. Il faut quand même noter que 27% des gens qu'on reçoit sont sans aucune ressource. Sur ce chiffre-là, il n'y a pas d'évolution marquante. L'évolution elle est plus notable sur le type de personnes qui sont venues chez nous.
Ce sont les profils qui ont évolué ?
Le cœur des personnes reçues reste à peu près toujours les mêmes personnes : celles sans revenu fixe, des familles monoparentales qui ont uniquement des prestations sociales, des personnes dans leur parcours de migration etc. Là, ce qu'on a noté en 2020, c'est l'émergence de nouvelles personnes qui sont venues frapper à nos portes, principalement des micro-entrepreneurs qui avaient une toute petite entreprise et qui ont dû fermer pendant le confinement. C'est également des ménages qui bénéficiaient de jobs intérimaires, beaucoup dans la restauration. Et puis les étudiants.
Vous êtes donc présents sur toute l’Alsace. Est-ce qu’on vous retrouve dans notre secteur au Nord, notamment vers Sarre-Union ou encore Wingen-sur-Moder pour ceux qui auraient besoin ?
On est à Sarre-Union, on a une équipe là-bas, très dynamique. On est dans tout le Nord de l'Alsace jusqu'à Woerth, Haguenau, Soufflenheim... On est à peu près partout. Dans le Bas-Rhin notre équipe la plus au Nord et la plus Ouest c'est Sarre-Union.