Moselle : Les producteurs de lait réclament une meilleure rémunération pour éviter le pire


par Cédric Kempf
mardi 4 octobre 2022 à 06:43

Les producteurs de lait réclament une meilleure rémunération pour éviter le pire

Ces 30 dernières années, la France a perdu la moitié de ses producteurs de lait. Si le consommateur ne constate aucune pénurie, c’est que ceux qui restent ont travaillé plus pour la même quantité. Mais le système arrive au bout de ses limites. Pourquoi ? 

Son N°1 - Les producteurs de lait réclament une meilleure rémunération pour éviter le pire

Aujourd’hui, en Moselle, il reste moins de 800 producteurs de lait. Ce qui parait beaucoup. Mais ce n’est pas le cas selon Albéric Lorain, responsable lait des Jeunes Agriculteurs de Moselle.

Je suis installé depuis 2021 en production laitière, à quelques kilomètres de Metz, et en fait, dans mon secteur, je suis quasiment le dernier producteur de lait, alors qu'il y a une vingtaine d'années, il y en avait 30 autour de moi. Aujourd'hui, on a vraiment des inquiétudes.

La majorité des chefs d’exploitation ont plus de 55 ans aujourd’hui et la relève n’est pas là. Pour les attirer, il faut que le métier soit rémunérateur. Sauf qu’en France, le prix du lait est le plus bas d’Europe. En Moselle, les producteurs sont également confrontés à l’usine Sodiaal de Bénestroff qui ne respecte pas un accord de prix.

Ils ont l'obligation de respecter une formule de prix, qui est définie avec les producteurs pour construire le prix du lait payé aux producteurs. Cette formule de prix existait chez Sodiaal jusqu'au mois de juin, et au mois de juillet, ils ont décidé de suspendre l'utilisation de cette formule de prix arbitrairement, sans l'accord de leurs producteurs.

Ce qui pénalise les producteurs comme Albéric.

J'ai touché 403 euros des 1000 L de lait, donc 40.3 centimes du litre de lait. Si la formule de prix avait été utilisée, j'aurais touché sur le mois de septembre 462 euros des 1000 L de lait, soit 59 euros de plus en millilitres de lait que ce que j'ai touché.

Une rencontre est prévue avec le président France de Sodiaal sous 3 semaines. Enfin, Albéric aimerait que le prix du lait, à la vente, soit réévalué.

Si vous prenez une brique de lait en rayon dans le reste des pays d'Europe, vous n'allez pas en trouver en-dessous de 1 euro. En France, là, c'est vendu à 78 centimes. On a calculé l'impact que ça pouvait causer sur le ménage moyen français, l'augmentation qu'on demande, ça représente 7 euros de plus par an sur les produits laitiers pour un Français.

En attendant ces changements, les producteurs vont tenter de se relever de la sécheresse estivale et espèrent ne pas subir de coupure de courant cet hiver.  


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