Sarreguemines : Le défilé de la chasse sauvage pour faire revivre un mythe de Moselle germanophone


par Margot Benabbas
mardi 8 novembre 2022 à 08:27

Le défilé de la chasse sauvage pour faire revivre un mythe de Moselle germanophone

C’est une première, ce jeudi à Sarreguemines aura lieu le défilé de la « chasse sauvage ».

Son N°1 - Le défilé de la chasse sauvage pour faire revivre un mythe de Moselle germanophone

Damien Schuhler – créateur de la structure « Patrimoine vivant » qui fait la promotion du patrimoine régional

A l’origine de l’événement il y a un mythe oublié : de quoi s’agit-il ?

C’est le mythe du « Wilde Jäger » en Moselle germanophone, en l’occurrence on racontait depuis très longtemps qu’une horde sauvage passait dans le ciel, conduite par le « Wilde Jäger » donc le chasseur sauvage. Et accompagné par sa troupe furieuse qu’on appelle la « Huddada », troupe furieuse avec des chiens, des chaînes, des hurlements et on soupçonne que le « Wilde Jäger » apparaisse quand les oies partent en migration, qu’il y a une référence au cri des oies qui partent en migration.

Du coup pour « revivifier ce mythe oublié » vous organisez, avec la ville de Sarreguemines, un défilé ce jeudi. Comment ça va se dérouler ?

On parle en effet d’un mythe qui n’était pas une tradition mais il y avait quand même une tradition en parallèle qui était celle des « Rommelbootze » c’est-à-dire des betteraves fourragères dont on faisait des figures grimaçantes et qu’on posait sur les murets pour effrayer les enfants. Donc, ça c’était bien une tradition existante en Moselle germanophone et là, on va relier les deux bouts. C’est-à-dire que le mythe devient quelque chose de réel, puisque le centre équestre va venir avec 3 cavaliers déguisés qui vont réciter des textes et déclamer une phrase réputée qu’on a retrouvée dans les anciennes légendes et qui vont inviter les gens à participer au défilé. A partir de là, chacun allumera sa figure grimaçante et pourra suivre les cavaliers à cheval.

Ça fait longtemps que vous préparez ce projet avec les jeunes ? 

Vous savez que dans les collèges il y a des sections langue et culture régionale et donc on a un partenariat depuis plusieurs années avec le collège du Himmelsberg et donc on salue les élèves de 4ème et de 3ème qui vous ont déjà fait plaisir il y a quelques mois en organisant la Hexenaacht et en débarquant avec une nuée de sorcières en avril. Et là, rebelote, un peu moins nombreux puisqu’on a qu’une seule classe cette fois. Ils vont jouer le rôle de la suite de la chasse furieuse donc c’est eux qui suivront de près les cavaliers.

Avec ces légumes creusés, on pense tout de suite aux citrouilles d’Halloween, mais en fait cette tradition existait déjà il y a longtemps ici ?

Halloween appartient au monde celtique, ça nous est venu par les Etats-Unis sous forme de fête commerciale mais effectivement, dans le monde germanique et en Moselle germanophone, ça faisait bien longtemps que la culture germanique intégrait la même dimension, c’est-à-dire la rencontre du monde sombre, de l’hiver qui va s’installer, de la nuit qui s’installe, et l’invitation du chasseur sauvage, d’avoir le courage de traverser la nuit hivernale avant de voir revenir la belle saison. Donc c’est quelque chose qui était très encré ici aussi. Et il ne s’agit pas de citrouilles, autrefois c’était des betteraves fourragères et on invite les gens à creuses des légumes d’aujourd’hui, des pommes de terre, des navets, des betteraves rouges, ça a exactement le même effet !    

Rendez-vous jeudi à partir de 17h pour le défilé de la chasse sauvage devant la mairie de Sarreguemines.


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