Violences conjugales, trafics de stupéfiants, conditions de travail de la police... quelle est la situation en Moselle ?


par Margot Benabbas
mercredi 8 mars 2023 à 08:36

Violences conjugales, trafics de stupéfiants, conditions de travail de la police... quelle est la situation en Moselle ?

Aujourd’hui c’est la journée internationale des droits des femmes. L'occasion d'évoquer les chiffres inquiétants des violences conjugales dans le département. L'année 2022 a également été marquée par le trafic de drogue et de gros projets du côté de la police de Moselle. 

Son N°1 - Violences conjugales, trafics de stupéfiants, conditions de travail de la police... quelle est la situation en Moselle ?

Isabelle Sire-Ferry, directrice départementale de la sécurité publique en Moselle

Chaque semaine, sur votre page twitter, nous pouvons lire le nombre de personnes placées en garde à vue, suspectées de violences conjugales. Elles se comptent en dizaines parfois. Quel est le bilan de l’année 2022 à ce sujet ? Les cas sont-ils de plus en plus graves ?

Certes, ce chiffre peut être un petit peu anxiogène. Il est toujours difficile, au sein de la sphère familiale, de savoir si ces chiffres sont en augmentation, si les faits sont en augmentation ou simplement si la parole des victimes se libère et que finalement les services de police, de gendarmerie et de justice sont plus facilement accessibles pour les victimes. En termes de gravité, il y a, là aussi, sans doute une meilleure prise en compte et notamment des violences psychologiques qui étaient un peu sous-estimées avant par l’ensemble des acteurs de la chaîne.

Y a-t-il eu des évolutions en matière de prévention et d’accueil des victimes ?

Il y a un gros travail qui a été fait par l’ensemble des intervenants, l’ensemble de la chaîne, qu’il s’agisse du dépôt de plainte ou maintenant nous avons des policiers qui sont spécialisés, qui sont formés à la prise en compte des victimes et sur la suite de la prise en compte des victimes. On en a beaucoup parlé avec l’hébergement d’urgence de la victime, la prise en compte des enfants, quand il y en a également, et jusqu’au procès pénal. Les acteurs se réunissent régulièrement dans des comités de pilotage et notamment avec le monde associatif pour essayer de mettre en place un guichet unique pour ces victimes.

Concernant le bilan de l’année 2022, il y a eu d’autres chiffres marquants au niveau des stupéfiants. Y a-t-il eu des saisies importantes ?

On a une banalisation de l’usage des stupéfiants qui nous inquiète très fortement et qui fait qu’on est extrêmement mobilisés sur ces questions. On lutte contre le trafic de stupéfiants parce que c’est la base. On s’est attaché, cette année, à pouvoir identifier les trafiquants, les interpeller et saisir les biens qu’ils détenaient et qui provenaient de la vente de stupéfiants parce c’est important de leur couper l’herbe sous le pied. Il faut aussi passer par la lutte contre l’usage de stupéfiants avec le développement des amendes forfaitaires délictuelles qui nous permet de verbaliser directement les usagers. Dans cette lutte contre les stupéfiants, il ne faut pas oublier la prévention et notamment à l’égard des plus jeunes parce que lutter contre les stupéfiants, c’est aussi éduquer notre jeunesse aux dangers de la consommation de stupéfiants. Il n’y a pas de stupéfiants qui sont sans danger et qui sont anodins. Au cours de l’année 2022 nous avons saisi 403 000€ de numéraire mais également 21 véhicules détenus par des trafiquants de stupéfiants et qui avaient été acquis grâce au produit de la vente de ces stupéfiants. 

Un nouveau commissariat a été mis à disposition pour les policiers de Saint-Avold et Freyming-Merlebach en 2022. Pourquoi ?

Les locaux, qui étaient occupés précédemment, n’étaient plus adaptés à l’activité de police notamment aux normes en matière de rétention des personnes parce que nous devons assurer la sécurité des personnes qui sont retenues dans nos locaux. Le commissariat n’était plus non plus aux normes pour les policiers. Dans le cadre des conditions de travail des agents de police, nous leur devions des locaux qui convenaient pour travailler dans des conditions correctes.

Qu’en est-il du futur commissariat de Sarrebourg ? Des travaux sont-ils prévus à Forbach ou Sarreguemines pour améliorer les conditions de travail ?

Concernant le commissariat de Sarreguemines et de Forbach, ils sont pu bénéficier au cours de l’année 2022 de travaux de réfection, travaux de peinture, travaux de réfection des sols, la mise aux normes également des locaux. En 2023, il y aura de nouveau un « plan poignées de portes » qui permet de l’entretien courant de nos locaux et qui permet de donner des bonnes conditions de travail et des conditions d’accueil pour le public. Concernant le commissariat de Sarrebourg, il avance bien. Nous espérons pouvoir entrer dans nos locaux à la fin de l’année 2023 si tout se passe bien.

 


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