Pays de Bitche : La redevance incitative à l'étude pour le ramassage des poubelles

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par Camille Bazin
vendredi 1 septembre 2023 à 10:38

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La communauté de communes du Pays de Bitche va lancer une phase d’expérimentation de la redevance incitative pour la collecte des ordures ménagères.

Son N°1 - La redevance incitative à l'étude pour le ramassage des poubelles

David Suck – président de la communauté de communes du Pays de Bitche

Depuis l’été dernier, la collecte des ordures est modifiée avec l’arrêt du sac orange par le Sydeme. A l’époque vous aviez annoncé que la redevance incitative était en réflexion. Pourquoi ce choix ?

Doucement mais sûrement, cela correspond je crois à la réalité de la vie de chacune et de chacun d’entre nous, celui de devoir payer, s’engager pour la juste consommation. Vous payez l’électricité en fonction de ce que vous consommez, vous payez l’eau en fonction de ce que vous consommez, il n’y a pas de raison qu’on ne facture pas les poubelles en fonction du coût des services et en fonction du volume qui est produit et qui est remis à la collectivité pour ensuite être traité.

Concrètement comment va se passer cette phase test ?

Elle va se dérouler d’une manière assez concrète par une facturation blanche. Nous allons relever de manière précise, puisque l’ensemble des poubelles sont pucées, le nombre de vidanges. En fonction de la grille tarifaire qui a été validée dans le cadre de la tarification blanche, on va adresser une facture fictive aux gens ce qui leur permettra de comparer ce qu’ils vont payer à l’avenir si cette grille est définitivement entérinée dans quelques semaines, et donc, de pouvoir mesurer, en définitif, quel est le juste service qu’ils ont besoin et quel est le coût réel de celui-ci, qu’ils vont payer dans le cadre de la redevance.

Est-ce que les habitants vont payer plus cher ?

Les gens vont payer au plus juste. Aujourd’hui, les gens payent en fonction de la valeur locative qui évolue pour une maison en fonction du lieu de résidence. Ce qu’on a souhaité, c’est reconnecter la réalité, reconnecter les volumes à un prix. Cette redevance, telle qu’elle est calculée va nous permettre d’avoir les mêmes recettes qu’actuellement avec la taxe. Simplement, la répartition sera bien différente et donc vous avez une majorité de personnes qui vont payer moins cher et vous avez des gens qui vont payer plus cher, celles et ceux qui sont dans des communes avec des bases locatives très basses, elles vont, évidemment, après avoir eu un système très avantageux, celui de la taxe, elles vont payer le juste prix. Il y a un réajustement qui peut s’opérer de cette manière-là. De manière globale, les gens vont payer moins et surtout, ils auront la capacité de consommer moins puisqu’aujourd’hui dans le tarif de base, il y a un forfait de base qui est de 13 levées à partir du moment où vous utilisez plus de services vous allez payer 2 à 3€ de plus par levée supplémentaire. Et puis, pour leur permettre de réduire un certain nombre de volume on a distribué gratuitement des composteurs, on a mis en place des abris bacs qui vont être généralisés dans toutes les communes ce qui permet aux gens, pour les matériaux putrescibles, de ne plus les mettre dans les bacs bordeaux et donc de pouvoir avoir ces volumes supplémentaires pour d’autres déchets.  

Est-ce que le ramassage des poubelles, pour les déchets recyclables, est aussi comptabilisé ?

On ne met, dans ce système de comptabilité de levées, que ce qui coûte cher à la collectivité donc ce sont les ordures ménagères résiduelles, celles qui sont soit incinérées, soit enfouies. Tous les matériaux recyclables, valorisables, ne sont pas comptabilisés au niveau de la levée et ne font pas l’objet d’une tarification spécifique.

Est-ce que vous ne craigniez pas une augmentation des dépôts sauvages ?

Les dépôts sauvages, de manière générale, c’est tout ce qui devrait se trouver en déchetterie. Deuxième point, vous avez des territoires, je prends Sarrebourg, qui sont en redevance depuis quasiment une quinzaine d’années, ils n’ont pas vu d’augmentation. Et le dernier point, je crois qu’aujourd’hui ce qui est important, c’est que ceux qui sont très éloignés des valeurs environnementales, de la responsabilité individuelle, de toute manière peu importe ce qu’ils vont payer, ils ne respectent pas grand-chose. Vous prenez aujourd’hui le code de la route, vous prenez aujourd’hui les incivilités, vous prenez de manière globale la société, je crois qu’on a un manque, très clairement, de responsabilités individuelles. On n’empêchera pas celles et ceux qui veulent mettre des choses dans la nature mais ce n’est pas la redevance qui va les y conduire de manière plus importante puisque de toute manière aujourd’hui une levée supplémentaire c’est 2€, les déchetteries accueillent les usagers sans limitation. Les dépôts sauvages c’est des fois les pneus, des fois des matériaux issus d’une grande vidange de maison, c’est des fois de l’amiante, c’est des matériaux un peu spécifiques et ce n'est pas la redevance qui va changer quoi que ce soit sur la valorisation de ces matériaux et puis pour le reste, je crois qu’il faut compter évidemment sur la responsabilité de chacun et essayer de préserver notre écosystème, notre habitat et de montrer le bon geste. Ce qu’on souhaite faire avec cette redevance c’est de permettre aux gens d’avoir le fruit de leur travail. Aujourd’hui vous avez des gens, qu’ils trient, qu’ils ne trient pas, ils payent la même chose. Demain, comme pour l’eau, comme pour l’électricité, on paiera, en partie, en fonction de l’utilisation, de la consommation du service.

Des réunions publiques d'information vont avoir lieu la semaine prochaine les 7 et 8 septembre à Rohrbach-lès-Bitche, Lemberg, Volmunster et Bitche. 

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