L'éducation est en difficulté dans la région


par Lucas Michels
vendredi 2 février 2024 à 14:33

L'éducation est en difficulté dans la région

Comme chaque année fin janvier, l’Inspecteur d’Académie a présenté son projet de mesures d’ouvertures et de fermetures de classes pour la prochaine rentrée. Pour la rentrée 2024 on annonce 85 fermetures pour 25 ouvertures et 7 postes en moins.

Son N°1 - L'éducation est en difficulté dans la région

Eric Zolver est le secrétaire départemental de la FSU Moselle.

Aujourd’hui cette situation est-elle définitive ?

C’est une première grosse projection, on va dire. Il y a encore une étape importante d’ici 15 jours, le 16 février, l’inspecteur d’académie va présenter en préfecture en présence d’élus et de parents d’élèves ces mesures-là, et bien sûr, on va intervenir pour des situations d’école qui reste difficile, à l'égard de la fermeture de classe qui est décidée. 99% de ces mesures vont se faire, mais on espère des ajustements d’ici 15 jours, même s’il y a encore une étape au mois de juin, suivant les inscriptions réelles dans les classes.

Dans le secteur de Forbach on a par exemple 4 fermetures pour une ouverture. Dans le secteur de Saint-Avold également beaucoup de fermetures, c’est dû à une baisse démographique ? Quelles conséquences ont ces fermetures ?

C’est vrai, on ne peut pas le cacher, il y a moins d’élèves. Ça fait quelques années qu’il y a moins d’élèves en Moselle, et du coup il y a des répercussions. Le Ministère donne moins de postes, et du coup, ça fait plus de fermetures que d’ouvertures. Il y a certaines situations où les effectifs vont augmenter, il y a des écoles où ça va être difficile de mettre en place l’engagement ministériel qui est de maximum 24 élèves en grande section, CP, CE1. Et on a aussi des petites écoles, comme sur Sarreguemines, où l’on va passer de 3 à 2 classes, du coup, les conséquences, c’est que les élèves vont se retrouver dans des classes à 4 niveaux, avec 23-24, donc c’est très lourd pour les enseignants. Pour les enfants, les conditions d’apprentissage ne seront pas optimales. C’est pour ça qu’on est intervenu sur ces situations, en demandant le maintien d’une classe.

Est-ce qu’on peut craindre des fermetures d’écoles ?

Sur les fermetures d’écoles, il y a l’engagement présidentiel qui reste valable, c’est : aucune fermeture d’école sans l’accord du maire. Si le maire veut maintenir son école, l’école restera. L’inspecteur d’académie ne faisant que supprimer à terme jusqu'à ce qu'il ne reste qu’une classe. Ça a pu arriver, après il y a des tractations effectivement, entre les mairies et l’inspection académique, pour proposer plus de regroupements. On sait que ce n’est pas facile, et on le dit, comme dans le Saulnois, où les villages sont très éparpillés. Les enfants sont obligés de faire trois quart d’heure de bus.

Autre actualité qui concerne les écoles, hier les enseignants étaient en grève pour les salaires et les conditions de travail. Aujourd’hui qu’est-ce que vous réclamez ?

Déjà, sur les suppressions de postes, c’était l’actualité, on l’a dit. On aurait souhaité moins de suppressions de postes et que les situations soient revues.

Le deuxième point, ce sont les salaires. Les salaires, ça reste un point crucial pour les enseignants, puisque le ministre a promis une revalorisation de 10%. On n’y est pas. Le gros problème qu’il a proposé en face, c’est de travailler plus pour gagner plus par le biais d’un pacte enseignant. Certains collègues ont souscrit, d’autres pas, avec les charges qu’on a, de faire des heures en plus pour gagner plus. Ce n’est pas la volonté des enseignants et des organisations syndicales.

Le dernier point : les conditions de travail. On a de plus en plus de remontées, de difficultés dans les classes au niveau de la gestion des élèves qui ont des besoins éducatifs particuliers. On souhaite plus de moyens pour nous aider, que ce soit par le biais d’AESH ou d’enseignants que de maîtres de classe. On voit qu’il y a un changement et qu’il y a une exaspération de pas mal d’enseignants face à des conditions très difficiles. Il y a des collègues qui se disent « je n’arriverai plus à tenir » et qui se questionnent sur leur avenir dans l’éducation nationale.

Ce matin une mobilisation a d’ailleurs lieu devant l’école d’Etzling.  


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