Sarreguemines : Une semaine pour présenter les métiers de la santé et recruter
Les Hôpitaux de Sarreguemines participent à la 1ere semaine Grand Est des métiers de la santé du 15 au 21 avril 2024. Plusieurs activités sont proposées. On en parlait ce matin dans le Grand Réveil avec notre invitée.
Son N°1 - Une semaine pour présenter les métiers de la santé et recruter
Nathalie Bouring – Directrice des soins au CHS
Avant de détailler le programme, on le sait, les hôpitaux sont en difficulté. Manque de moyens, manque de personnel. Cette semaine des métiers de la santé, c’est une opération séduction ?
On a souhaité s’inscrire dans cette initiative qui est portée par la région Grand Est, l’ARS en collaboration avec les fédérations hospitalières. Pour nous, c’est l’occasion effectivement de faire connaître l’ensemble des métiers de la santé, du soin et de l’accompagnement qui existe dans les hôpitaux au-delà des postes d’infirmiers et d’aides-soignants qu’on connaît bien. C’est aussi susciter peut-être des idées d’orientations professionnelles pour des jeunes dans leurs poursuites d’études ou alors des demandeurs d’emploi en reconversion professionnelle. C’est de montrer aussi qu’à l’hôpital, on peut exercer différents métiers tout au long de sa carrière.
Un job dating est organisé au centre social du CHS mercredi, comment ça va se dérouler ? Quels sont vos besoins ?
Le but de ce forum des métiers est de présenter l’ensemble de ces métiers. Aujourd’hui nos besoins sur les hôpitaux de Sarreguemines bien évidemment sont assez cruciaux sur les métiers d’infirmiers mais pas que. À l’hôpital Robert Pax, on recherche des infirmiers spécialisés, des infirmiers de blocs, des infirmiers anesthésistes, des puéricultrices, également des techniciens de laboratoire, manipulateurs en électroradiologie. Chez nous, au CHS, on a quelques fois du mal à recruter des métiers plus rares comme ergothérapeute, psychomotricien. Évidemment, nous avons des gros besoins en infirmiers. Les psychologues sont aussi des métiers qui se raréfient et je ne parle même pas des médecins.
Est-ce que ça se chiffre ? Combien de personnes vous cherchez à recruter ?
À l’hôpital Robert Pax, il manque 15 postes d’infirmiers pour pouvoir rouvrir les lits qui sont fermés. Sur l’hôpital Saint-Joseph de Bitche, il en manque également 4 ou 5. Au CHS, il ne manque pas directement d’infirmiers, mais nous avons quand même une unité, un bâtiment entier de 36 lits d’UMD qui est fermé pour travaux de rénovation et quand ce bâtiment rouvrira il faudra plus de 30 infirmiers et une quinzaine d’aides-soignants pour réarmer le contingent de professionnels. Au CHS, nous n’avons plus d’orthophoniste, les métiers de psychomotriciens sont rares, psychologue, ergothérapeute, ce sont des métiers où on n’a pas énormément de candidatures. Ce sont des métiers en tension tout comme les infirmiers bien évidemment.
Des portes ouvertes ont également lieu samedi pour les étudiants infirmiers et les infirmiers. On le sait après leurs études beaucoup de diplômés partent travailler au Luxembourg. C’est un vrai problème dans la région ?
C’est vrai que nous sommes une région frontalière donc en proximité du Luxembourg et de l’Allemagne. Je pense que la fuite vers le Luxembourg, c’est surtout la problématique que rencontrent les hôpitaux du territoire messin/thionvillois, mais pour autant, je pense que ça a un impact en termes de recrutement et de mobilité de nos jeunes professionnels qui du coup trouvent facilement des postes dans tous ces gros centres. On a aussi un véritable problème de démographie médicale des professionnels de santé, beaucoup arrivent aussi en proximité de l’âge de la retraite et du coup on a beaucoup de besoins de renouvellement. On a d’ailleurs demandé une augmentation des quotas en formation dont on espère pouvoir mesurer les effets positifs d’ici deux à trois ans. Je pense que là, on est vraiment dans une période creuse liée aussi à la démographie du territoire.