L'emploi est en baisse en Lorraine en 2024 selon l'Urssaf, pas d'amélioration début 2025

L’emploi recule en Lorraine en 2024 selon les dernières données de l’Urssaf. Heureusement, un secteur se porte bien.
Son N°1 - L'emploi est en baisse en Lorraine en 2024 selon l'Urssaf, pas d'amélioration début 2025
Christophe Franceschi – directeur de l’Urssaf Lorraine
L’emploi salarié recule en Lorraine, c’est ce qu’on apprend dans votre bilan de l’année 2024. Quels secteurs sont touchés ? Qu’est-ce que ça signifie ?
Effectivement, nous à l’Urssaf, nous recevons chaque mois les déclarations de toutes les entreprises de Lorraine et on sait donc très précisément le nombre de salariés qu’elles comptent mois après mois. Et, quand on fait le bilan de l’année 2024, on se rend compte qu’en Lorraine, on a une diminution du nombre de salariés, on a à peu près 550 000 salariés en Lorraine et en 2024 ce nombre a diminué de pratiquement 1% avec 4500 emplois de moins. C’est une tendance qui n’est pas propre à la Lorraine, que l’on retrouve sur l’ensemble du territoire nationale mais qui est un peu plus marquée dans notre région. La Moselle est également concernée avec le même niveau de diminution et, je dirais que quasiment tous les secteurs d’activité sont concernés : les services, le commerce, l’industrie, etc.
A côté de ça, un secteur se porte bien, c’est le seul, c’est l’hébergement-restauration. Ça, c’est une bonne nouvelle ?
Le secteur hôtel, café, restaurant gagne des emplois, à la différence des autres, c’est le seul secteur qui gagne des emplois dans notre région. C’est un peu le rayon de soleil dans la grisaille : on a 600 emplois de plus dans ce secteur en Lorraine, on en a 250 en Moselle, c’est positif. Ça concerne plutôt la restauration que l’hôtellerie et c’est un point positif, d’une part parce qu’on gagne des emplois (dans la conjoncture un peu morose c’est positif), et puis on sait également, parce que les patrons de restaurants nous le disent, que c’est un secteur qui a du mal à embaucher, et donc, malgré cette difficulté à embaucher, on arrive quand même à créer des emplois et c’est un signe très positif.
L’intérim connaît une baisse très marquée en Lorraine et notamment en Moselle, est-ce que c’est inquiétant pour l’économie du territoire ?
On a des destructions d’emplois très importantes dans l’intérim, on a pratiquement 10% d’emplois en moins dans ce secteur en Lorraine et pratiquement 15% d’emplois en moins en Moselle. En Moselle, c’est 2000 emplois en moins dans l’intérim. Ce n’est pas un signe positif parce que l’intérim agit un peu comme un secteur qui annonce ce qui va se passer dans les mois qui viennent. Parce que, quand l’économie reprend, souvent les entreprises préfèrent commencer par passer des contrats d’intérim plutôt que d’embaucher et donc on a un secteur de l’intérim qui est florissant quand l’économie reprend. Et, à l’inverse, quand la conjoncture économique se tend, les entreprises préfèrent fermer leurs contrats d’intérim plutôt que de licencier leurs CDI et donc on a de fortes pertes. On est habitué à voir des évolutions très marquées sur l’intérim, et là, le fait que les évolutions soient à la baisse montre que, dans les semaines et les mois qui viennent, il ne faut pas forcément s’attendre à une reprise des embauches parce que sinon on aurait vu des signes avec un secteur de l’intérim mieux orienté.
Est-ce que cette tendance semble se confirmer en 2025 ? Est-ce que les indicateurs semblent meilleurs pour la suite ?
Chaque trimestre, on fait un bilan intermédiaire de l’emploi trimestre après trimestre. Les chiffres du premier trimestre 2025 sont en cours de finalisation et de fiabilisation, ils seront publiés dans quelques semaines. Ce qu’on voit sur les chiffres des embauches puisqu’à chaque fois qu’il y a une embauche d’un travailleur salarié dans la région, elle nous arrive, on voit que le rythme des embauches est à peu près équivalent à celui du premier trimestre 2024. Donc, on ne voit pas de reprise de l’emploi, on ne parle pas d’augmentation de l’embauche mais on ne voit pas non plus de dégradation par rapport à ce qu’on a connu l’année dernière. On peut penser, en tout cas, en ce début d’année qu’on est à peu près sur une même tendance sans amélioration et sans dégradation non plus.