Saison blanche : une année semée d'embûches pour Sarre-Union et Sarralbe


par Cédric Kempf
vendredi 26 mars 2021 à 05:08

Saison blanche : une année semée d'embûches pour Sarre-Union et Sarralbe

Fin du match pour la saison 2020-2021 de football.

Maintenir l'envie de jouer au football

Que ce soit à Sarre-Union ou Sarralbe, la nouvelle est mauvaise. On préférerait jouer au football mais acter la saison blanche était nécessaire. Aucune montée, aucune descente. Mais pour Jean-Philippe Emmanuele, président du FC Sarralbe, il y aura des conséquences et il faut rapidement prendre des mesures.

Dans chaque club il y aura des dégâts, ça c'est sûr. A notre niveau, on a pris les devants depuis une semaine pour motiver nos jeunes jusqu'aux seniors pour le renouvellement de la licence. Elle sera offerte pour la nouvelle saison. Ca coule de source car en deux saisons, les jeunes et les seniors ont joué peut-être 6 à 7 mois. On avait déjà mis notre cotisation à -50% cette saison.

Aujourd’hui, les entrainements sont possibles mais sans contact. A Sarre-Union, tout le monde s’entraine et ce, jusqu’au 31 mai. Néanmoins, le président Guy Irion s’inquiète pour un public.

Il y a une forte demande, les U18 on a pratiquement du 100%, les U15 c'est pratiquement du 100%, les U13 pareil, les U11 un peu moins. L'inquiétude c'est sur la pré-formation où il va falloir faire un travail de recrutement alors que ça fait 2 ans qu'il n'y a pas eu pratiquement de foot. Mais autrement, y a beaucoup de demandes, et des parents, et des jeunes, donc ils sont vraiment au rendez-vous pour les séances d'entrainements.

Une situation financière mise à mal par le covid-19

A Sarre-Union, il y a des salaires aussi à payer mais chacun a fait des efforts.

Au niveau des salaires, les contrats fédéraux sont en chômage partiel donc ça s'est réglé. Au niveau des indemnités, nous les maintenons à un niveau mais qui n'a rien à voir avec le niveau habituel parce qu'il n'y a pas de compétition. On a réduit, avec la compréhension des joueurs, la voilure. Aujourd'hui, on est à peu près à 20-25% du montant initial.

En Moselle, à Sarralbe, on peut compter sur les bénévoles et sur la créativité de chacun.

On a eu des manifestations qui ont été annulées, on a vu avec notre comité pour en créer des nouvelles et qui marchent très bien comme les repas-drive. Le club se porte bien financièrement, on a de la chance de ne pas avoir de dépenses, on a aussi de la chance d'avoir beaucoup et même 90% des gens qui sont du cru et qui sont donc bénévoles.

L'équipe fanion du FC Sarralbe

De même à Sarre-Union, on s’active autrement et les sponsors ne quittent pas le navire.

Aujourd'hui, au niveau des sponsors, j'ai vraiment pas à me plaindre parce qu'ils ont tous tenu leur engagement jusqu'à présent. On a toujours des dépenses mais moins de recettes puisque les buvettes et les entrées au stade ne se font pas. Mais on a su et on a pu faire face en créant des événements comme les opérations couscous et choucroute qui ont été un vrai succès puisque nous avons vendu chaque fois plus de 400 portions.

Un coup au moral pour beaucoup de joueurs

L’ingéniosité des clubs ne cache pas la frustration. Sébastien Meyer le ressent au sein de son effectif bas-rhinois.

Je vois quand même certains joueurs qui commencent à marquer le pas mentalement, parce que ce sont des garçons qui ont tous de l'ambition, qui, pour certains peuvent avoir encore beaucoup d'ambitions pour franchir des caps et éventuellement faire une carrière. Ces garçons-là perdent des années qu'on leur enlève, ce n'est pas facile pour eux. Mentalement, il y a aussi un accompagnement à faire.

Il ne faut pas oublier encore le couvre-feu qui empêche les clubs de s’entrainer le soir.

Alors c'est de l'entrainement oui, mais c'est aussi beaucoup de bricolage, faut pas non plus se mentir. On ne s'entraine pas correctement, on s'adapte par rapport aux conditions sanitaires, on s'adapte aussi par rapport aux contraintes d'horaires puisqu'on ne peut pas s'entrainer le soir, hors la plupart de mes joueurs travaillent à côté donc on fait des séances 3x par semaine, en semaine, à 16h. Forcément, tout le monde ne peut pas venir. Et on fait une 4ème séance le week-end pour tout le monde.

L’US Sarre-Union a déjà fixé ses matchs amicaux pour l’été avec un week-end spécial les 7 et 8 août. En attendant, le coach aimerait plus de dialogue avec les instances.

Il y a trop de choses qui sont décidées en haut lieu sans véritablement avoir des consultations claires, précises... Ca vient toujours trop tard pour moi, on pourrait un peu plus anticiper les choses pour avoir différents scenarii, ça on ne l'aborde pas et c'est ça que je regrette le plus. On est toujours au bout de la chaine et on attend.

Enfin, à Sarralbe et à Sarre-Union, tous réclament et demandent de garder une équité sportive. Chacun veut reprendre mais pas à n’importe quel prix.


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