Coup de grisou 25 février 1985 au Puits Simon : ''Je dois la vie à mon beau-frère''


par Julie Chaput
mardi 25 février 2020 à 05:38

Coup de grisou 25 février 1985 au Puits Simon : ''Je dois la vie à mon beau-frère''
Photo : Julie Chaput

C’était il y a 35 ans, le 25 février 1985 à 07h21. Un coup de grisou au puits Simon à Forbach. 22 mineurs ne reverront pas le jour. 35 ans après, les mineurs n’oublient pas.

Reportage et interview de Julie Chaput avec un extrait des archives de France 3 Lorraine.

Son N°1 - Coup de grisou 25 février 1985 au Puits Simon : ''Je dois la vie à mon beau-frère''

"7h21, ce matin du lundi 25 février, une explosion vient de se produire à 1050 mètres sous terre. Cela s'est passé au puits Simon", c'est comme ça que débute un reportage de France 3 Lorraine diffusé il y a 5 ans à l'occasion des 30 ans de la catastrophe. Une terrible journée dont se souviennent tous les mineurs. "Les premiers mots au téléphone, c'était : on a un problème à Simon". A ce moment-là, Edgar, électromécanicien et sauveteur à Wendel ne sait pas à quoi s’attendre mais craint le pire. "C'est seulement une fois qu'on est descendu qu'on a vu l'ampleur des dégâts".

Gaston Mai, lui se trouve à l’étage 580 du Puits Simon au moment de l’explosion. Il est prévenu une heure plus tard. Les mineurs doivent évacuer les lieux. 

A ce moment-là ordre est donné d'évacuer. Entre 08h15 et 09h tous les chantiers ont été abandonnés. Là on était en attente sur un point de ralliement. Et vers 10h seulement, on a eu l'ordre d'évacuer la mine et de remonter.

Ce n’est qu’après qu’ils se rendent compte de l’ampleur des dégâts. Et là on commence à s’inquiéter.

J'avais un frère qui était machiniste à l'étage 850, là où il y a les retours d'airs de l'étage 1050. Donc la première chose que j'ai fait c'est d'aller me renseigner pour savoir si tout était ok. J'étais très vite renseigné qu'il était toujours au fond et qu'il était en train d'évacuer le personnel.

Au total, 22 morts et plus de 100 blessés. Ces 22 morts font partie de l’équipe de Pascal Neu. Ce jour-là, Pascal doit la vie à son beau-frère.

J'avais pris congés ce jour-là grâce à mon beau-frère. Il a insisté pour que je prenne un congé ce lundi-là parce qu'il fêtait son anniversaire le dimanche. Il voulait faire la fête le dimanche soir et comme j'étais de matin le lundi, il préférait que je prenne congés. Donc je lui dois la vie.

Et c’est à son réveil que Pascal apprend la nouvelle.

Quand j'apprends ce qu'il se passe, le monde s'est écroulé. J'ai reçu comme un coup de massue sur la tête. C'est mon équipe qui a péri, et je me dis que je suis encore en vie aujourd'hui grâce à un jour de congés...  

Un triste souvenir qu’aucun mineur n’oubliera. Ce 25 février comme tous les ans, une commémoration a lieu devant la stèle érigée en mémoire des 22 victimes.

 

 


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