Yann Schrub, champion de France de cross : ''Je n'y croyais pas du tout''


par Margot Benabbas
mardi 16 novembre 2021 à 08:52

Yann Schrub, champion de France de cross : ''Je n'y croyais pas du tout''
Photo : Alanis Duc

Yann Schrub est devenu ce week-end champion de France élite de cross. Les championnats se déroulaient à Montauban pour la première fois depuis 2019.

Son N°1 - Yann Schrub, champion de France de cross : ''Je n'y croyais pas du tout''

Yann Schrub est originaire d’Achen et licencié à l’ASSA.

Deux jours après la course. Dans quel état d’esprit tu es ? Tu commences à réaliser ?

Je suis encore sur mon petit nuage dans un petit rêve. Je pense que je vais commencer à réaliser d'ici quelques jours quand l'événement va devenir plus ancien, plus froid. Là, vous me prenez un peu à chaud donc forcément l'émotion est encore présente, surtout que je pensais absolument pas à ce titre, je pensais vraiment qu'à la qualification aux championnats d'Europe. Je suis vraiment très heureux ce matin.   

Parle nous un peu de cette course, tu as écrit sur Facebook que c’était sûrement la plus belle course de ta jeune carrière, pourquoi ?

Parce qu'en fait, les championnats de France de cross, pour ceux qui ne connaissent pas, ça réunit 3500 athlètes sur les lignes de départ, plus tous les dirigeants. Sur l'événement en entier on était à peu près 10 000 personnes. Et sur les 10 000 personnes, tous sont connaisseurs de la course à pied. C'est vraiment un événement avec une ambiance folle. Donc c'est vrai que quand on gagne une course élite avec plus de 350 personnes au départ et le public est juste en feu. C'est vrai qu'avoir ce public-là pour soi à l'arrivée c'est quelque chose d'inimaginable. Gagner un titre sur piste c'est très bien aussi mais à l'arrivée on a beaucoup moins de sensations, de cris, de gens qui nous soutiennent. Là, avoir réussi cet exploit, parce que je n'y croyais pas du tout, j'étais hyper heureux. On a pleuré sur la ligne, que ce soit ma copine, mon coach, même moi j'avais une interview après je ne me suis pas empêché de pleurer parce que franchement l'émotion était vraiment vraiment énorme.   

 

Photos : Alanis Duc 

Cette victoire ça te permet surtout d’avoir accès aux championnats d’Europe. Tu vas une nouvelle fois pouvoir représenter la France après avoir déjà couru en juin dernier pour la coupe d’Europe du 10 000m. C’est une fierté pour toi ? Un objectif ?

Moi l'objectif c'était vraiment les championnats d'Europe donc je partais sur ça. Faire dans les 3-4 dans cette course. Et même si j'avais fini dans les 4 j'aurais peut-être dû attendre 2 semaines pour la sélection officielle. Donc là, ça me permet de dire : "je suis champion de France, j'ai quelque chose à jouer aux Europe aussi on va viser le titre par équipe donc j'y vais pas pour rien". De plus, j'ai pas besoin d'attendre les sélections officielles, je peux me préparer vraiment tranquillement pour cette échéance-là. On est vraiment très fier, d'autant plus que mon entourage m'avait mis la pression puisqu'il y a déjà 20 personnes qui ont pris leurs billets depuis plus d'un mois plus l'hôtel donc je suis vraiment content qu'ils ne viennent pas pour rien !

Pour la suite du coup c’est quoi les projets, les échéances que tu vas avoir en tête lors de tes entraînements ? Les JO 2024 ?

Moi j'y vais toujours par étape. Là c'est d'abord les Europe mais après ce sera la salle je pense où je vais essayer de viser mon record personnel. Après en été l'objectif ce sera les championnats d'Europe et plus si affinité mais au moins les championnats d'Europe qui auront lieu en Allemagne à Munich donc ça c'est vraiment l'objectif de l'année aussi. C'est encore loin l'été, on va déjà être focus sur les championnats d'Europe.

Forcément [les JO 2024], ça me trotte dans la tête depuis plus d'un an maintenant. J'ai montré encore hier que malgré le peloton de bons coureurs, j'étais présent. Je pouvais quand même rivaliser. Juste pour dire, il y avait Félix Bour qui a gagné Marseille-Cassis 1h1'30 sur semi-marathon. Morhad Amdouni qui fait 10ème aux JO sur 10 000 à Tokyo, plus d'autres très bons coureurs qui étaient aussi aux JO donc je me dis que je suis capable de rivaliser face à ces coureurs-là. Maintenant il me reste encore quand même pas mal de boulot pour y parvenir. En tout cas je vais tout faire pour et la motivation est plus que présente.

 

Enfin, ceux qui te connaissent ici dans la région savent que tu es actuellement interne en médecine. Comment ça se passe ? Tu arrives toujours à gérer ta carrière pro et sportive ?

Pour le moment ça va. Maintenant ça fait 8 ans quand même que je suis dans la médecine donc je commence à m'habituer, mes coach aussi. On essaye de toujours programmer des séances en fonction de la fatigue, en fonction de mon programme professionnel mais pour le moment ça se passe bien. La preuve, dimanche j'ai su m'adapter malgré mon changement de stage il y a 2 semaines. Maintenant le but c'est vraiment de pouvoir m'adapter encore quelques mois et après voir si je peux avoir des aménagements en fonction de plein de choses. Mon dossier est en cours mais j'aimerais bien avoir des aménagements pour vraiment m'entraîner plus et voir ce que je peux vraiment faire.  


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