''Petite nature'', le film de Samuel Theis tourné à Forbach aujourd'hui en salle


par Margot Benabbas
mercredi 9 mars 2022 à 08:48

''Petite nature'', le film de Samuel Theis tourné à Forbach aujourd'hui en salle

Samuel Theis est de retour aujourd’hui avec votre nouveau film "Petite Nature". 

Son N°1 - ''Petite nature'', le film de Samuel Theis tourné à Forbach aujourd'hui en salle

Samuel Theis – acteur et réalisateur forbachois

De quoi parle ce film ?

"Petite nature" c’est l’histoire d’un garçon qui a 10 ans, qui vit dans une cité HLM à Forbach et qui va faire cette année la rencontre d’un jeune professeur qui vient de Lyon. Et cette rencontre entre les deux va créer des étincelles. Ce garçon va prendre conscience qu’un autre monde existe et va prendre conscience aussi et surtout de son désir de partir.

Quels sont les endroits qu’on verra dans le film et qu’on reconnaitra ? Comment et où s’est déroulé le tournage ?

C’est vrai que c’est un tournage qui est 100% Grand Est. On a quasiment tourné tous les décors à Forbach. L’école primaire, c’est une école qui est à la cité du Wiesberg. On a tourné dans la cité, un peu à Freyming-Merlebach dans la carrière, au centre Pompidou de Metz, dans la rue frontière avec Nassweiler en Allemagne etc. Il y a une espèce de géographie qui est importante dans le film et le film fait d’ailleurs aussi le portrait de la région et de la ville de Forbach.

Le tournage s’est déroulé en 2019, on était encore dans « le monde d’avant » la pandémie, ça s’était bien passé. C’est un tournage qui a duré 45 jours parce qu’en France la législation du travail avec les enfants est très encadrée : on peut tourner que 4 heures par jour avec un enfant de 11 ans. Et donc, 45 jours de demi-journées. Ce qui est long, ça rallonge la durée des tournages et du coup aussi le coût. C’est peut-être pour ça qu’il n’y a pas très souvent en France des films avec les enfants dans les rôles principaux.  

Pourquoi ce film ? (Ce thème, ce lieu ?)

On pourrait presque dire que les films se dialoguent un peu. En faisant « Party girl » je revisitais pas mal mon enfance auprès de ma mère et j’avais envie justement de faire un portrait d’enfant et de partir avec cette idée de départ de me dire : « C’est quoi ce sentiment quand on est enfant, de se sentir différent du reste de sa famille et d’avoir ce présentiment qu’à un moment on va partir, qu’on ne va pas rester avec eux ? ». C’est un sentiment que moi j’ai ressenti quand j’étais jeune et qui est étrange quand on est enfant et particulièrement quand on aime sa famille. Partir ça veut dire aussi quitter les gens qu’on aime.

Comme avec votre premier film party girl vous avez pris des gens du cru pour jouer dans votre film qui ne sont pas forcément des acteurs, pourquoi ce choix ?

J’étais attaché au fait de rechercher mes acteurs en Moselle et que ça fasse partie presque de l’ADN du film, de montrer ces visages de donner une voix aussi à des gens qu’on n’a pas l’habitude de voir et d’écouter, qui viennent d’un milieu social un peu défavorisé. Mais justement en ne les enfermant pas non plus dans un film qui raconterait à quel point c’est difficile quand on vit dans un milieu précaire. C’est-à-dire que ces personnages ne sont pas non plus préoccupés par des questions d’argent mais c’est beaucoup plus ample. C’est un film sur le courage, sur la liberté, sur l’identité sur l’affirmation de soi.

Presque la totalité des acteurs sont de Forbach. La mère qui joue l’un des rôles principaux vient de Metz et Aliocha le jeune acteur qui joue Johnny dans le film vient d’un peu plus loin : de Nancy. En fait je cherchais un garçon qui pratique de la danse. Il n’y en a pas tant que ça et je cherchais un garçon avec des cheveux longs aussi et il s’est reconnu dans la description, il s’est dit « Eureka, c’est moi ».

Est-ce que vous appréhendez plus les critiques des locaux ?

J’appréhende pas mais j’y suis attentif. Pour moi ce film c’est quand même un film de fiction. Je filme la région mais j’essaye aussi d’apporter un souffle romanesque aussi au film et de montrer la région sans mettre forcément de filtre. J’essaye d’être juste dans le regard que je pose sur la région mais pour autant, j’ai l’impression et je le vois quand j’accompagne le film dans des projets en région, en France, ou même à l’international, les gens sont touchés par cette région. Moi je suis parti en quittant la Lorraine avec colère et détestation et aujourd’hui avec mes films quand j’y reviens je change aussi mon regard sur la région, j’ai l’impression que je me réconcilie aussi avec ma région. Je la regarde avec de la tendresse, c’est une région qui est belle, qui est en souffrance, ça aussi c’est important de le dire, mais qui est cinématographique.    

Petite Nature est diffusé dès aujourd’hui aux cinémas de Freyming-Merlebach et Sarreguemines.


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