Sarralbe envisage de rallumer l'éclairage public la nuit et demande l'avis de ses concitoyens

C'était un phénomène en 2022, de nombreuses communes ont décidé de couper l'éclairage public. Entre 2022 et 2023, les émissions lumineuses de l'hexagone ont ainsi chuté de 25%. Sarralbe a fait partie des villes qui, à cette période, avaient décidé d'éteindre la lumière. Aujourd'hui, elle réfléchit à faire marche arrière. On en parlait avec notre invité ce matin dans le Grand Réveil.
Son N°1 - Sarralbe envisage de rallumer l'éclairage public la nuit et demande l'avis de ses concitoyens
Pierre-Jean Didiot, maire de Sarralbe
En octobre 2022, vous signiez un arrêté concernant l'extinction de l'éclairage public. À cette période, qu'est-ce qui vous avait poussé à prendre cette décision ?
Je crois qu'il faut se rappeler que le parc nucléaire français, en partie, était à l'arrêt pour des problématiques de maintenance, notamment des problèmes de corrosion sur les cuves. Et puis, la guerre en Ukraine faisait que le prix du gaz et de l'électricité avait énormément augmenté. Rappelez-vous aussi, la France, à cette époque, devait importer de l'électricité pour éviter, effectivement, une coupure au niveau du pays. Il importait pour nous aussi, pour nos finances, au vu de l'explosion du coût de l'électricité, j'ai dû prendre une décision, effectivement, de restreindre l'éclairage public, tout simplement parce que sinon, nos équilibres financiers de la commune ne tenaient plus. À partir de là, j'ai pris deux engagements. Le premier, c'est qu'en trois années, nous basculions entièrement sur une technologie LED. Sarralbe, c'est 33 km de voirie, c'est 1 200 points lumineux. Donc, vous comprenez qu'il nous a fallu trois ans pour basculer en LED. Cet été, 100% de la commune est couverte en LED.
Et puis, le deuxième engagement que j'ai pris, une fois qu'on serait sous la technologie LED, je consulterai la population pour savoir si nous allions maintenir la coupure ou si nous revenions à un éclairage permanent la nuit.
Justement, cette consultation a commencé. On va y revenir. Juste avant, je voudrais vous demander, en trois ans, quel bilan vous tirez de cette coupure de l'éclairage la nuit ? Est-ce que ça a été bénéfique ? Est-ce qu'il y a eu des conséquences négatives ?
Alors, tout d'abord, c'était 614 000 euros d'investissement pour passer au LED. En termes d'économie, sur les trois années, nous avons économisé 249 306 euros, pour être très précis. Là où nous avions quelque part quelques craintes, on peut se dire, les problèmes d'insécurité et notamment de vol, les statistiques de la gendarmerie sur la période ont montré qu'on n'a pas eu de vol la nuit, puisqu'en règle générale, les vols, malheureusement, se produisent plutôt en début d'après-midi, jusque vers les 18 heures.
Donc, il n'y a pas eu, de conséquences en termes de vol. Par contre, il y a clairement un ressenti d'insécurité quand vous vous retrouvez dans un espace sans éclairage.
Vous lancez donc cette consultation citoyenne pour rallumer les lampadaires la nuit. Pour quelles raisons est-ce que vous demandez l'avis aux habitants ?
Ma responsabilité, c'est le budget de la commune, et je vous ai expliqué pourquoi j'ai pris la décision de cette coupure. Mais, concernant l'éclairage public, chacun a son ressenti. Là, ce n'est plus à moi de prendre une décision, mais tout simplement, collectivement, chaque foyer prendra sa décision. Je trouve que c'est bien plus respectueux de nos concitoyens de prendre leur avis en direct. Peu importe le choix qui va être fait, que ce soit le maintien de la coupure ou le rétablissement de l'éclairage, dans tous les cas, la commune va y gagner en termes de finances, et l'environnement va y gagner aussi. Si une majorité de concitoyens veut qu'on rétablisse l'éclairage la nuit, de toute façon, j'ai pris quelques précautions, puisque les lampes que nous avons installées, à partir de 23h jusqu'à 5h30 du matin, elles vont baisser de 50% en intensité.
Vous voyez, de toute façon, financièrement, on a quand même joué ceinture et bretelles pour que l'on continue à faire des économies pour nos finances, et des économies aussi pour l'environnement.
Les Sarralbigeois ont jusqu'au 19 septembre pour répondre via un coupon qui a été distribué dans les boîtes aux lettres et qui est à déposer dans une urne devant la mairie.