Des services hospitaliers et des soignants usés, une grève d'un mois est lancée par Force Ouvrière


par Cédric Kempf
mardi 27 août 2024 à 16:20

Des services hospitaliers et des soignants usés, une grève d'un mois est lancée par Force Ouvrière

Un préavis de grève a été déposé par le syndicat FO pour une période d’un mois à compter de ce mercredi. Il concerne l’ensemble des services hospitaliers, les personnels médicaux et non médicaux. Pour nous en parler, Didier Birig, secrétaire générale de la branche santé Force Ouvrière et infirmier en psychiatrie au CHS de Sarreguemines.

Son N°1 - Des services hospitaliers et des soignants usés, une grève d'un mois est lancée par Force Ouvrière

Pourquoi cet appel global et sur une durée d’un mois ?

Il y a deux raisons. La première, c’est que la situation le mérite. Nous avons déjà, sur l’ensemble du territoire, de très nombreux syndicats qui sont dans l’action, et qui le sont depuis des années. Il faut se souvenir que les Urgences sont en difficulté très périodique par rapport à l’activité, ceci nécessitait quelque part aujourd’hui qu’on soit dans l’action. Le deuxième élément, pour ma fédération, on voulait marquer le coup, que ce soit la gauche ou la droite au pouvoir, puisque c’est un grand élément de discussion aujourd’hui, on souhaite des réponses qui soient apportées à l’hôpital.

Aujourd’hui, lorsqu’on entend les uns et les autres, les programmes ne sont pas pareils, et surtout, on annonce pour certains des économies qui sont encore à faire à l’hôpital, et ce n’est tout simplement plus possible. Il va donc falloir à un moment avoir des réponses, puisque je le rappelle, il y a plusieurs changements de ministre de la Santé (5 ou 6 en plusieurs mois). Beaucoup de gens parlent de l’hôpital, mais ce n’est que de la « parlotte », ce n’est que des mots, alors que dans les actes, on voit que les établissements sont en très grande souffrance. Au niveau budgétaire, il y a 80% des EHPAD et des hôpitaux qui sont en déficit structurel important. On parle de plus d’un milliard sept d’argent qui manque aujourd’hui. Je pense qu’il faut maintenant passer à autre chose, qu’aux belles phrases qui permettent de se faire élire. Il faut maintenant qu’il y ait un vrai plan Marshall pour l’hôpital. Nous, nous l’attendons depuis 18 mois, depuis la Covid, et il n’est toujours pas là.

Que demandez-vous pour améliorer la situation dans les hôpitaux et les EHPAD ?

La première des choses, c’est qu’on est une discussion avec le ministère pour ouvrir des ratio soignants-soignés dans les établissements, c’est-à-dire, combien de personnel par service nous avons besoin pour pouvoir faire des soins dignes de ce nom. Une fois que ces quotas sont actés, il faut qu’on ait un grand plan d’ouverture de postes dans les écoles d’infirmières et dans les écoles d’aides-soignants, de telle manière qu’à J+3 ans, on arrive à pouvoir atteindre ces ratios. Il faut aussi que le gouvernement s’attelle à revoir Parcoursup, c’est un véritable problème puisque 30 % des gens quittent les premières années de formation. Il y a quelques années, avec les jeunes récipiendaires, il y avait un contact physique avec une commission de sélection qui permettait de voir s’il y avait des motivations pour les métiers du soin, qui je rappelle, sont des métiers professionnels. Il faut faire des actes, on n’est pas que derrière un ordinateur ou à remplir des formulaires. Il faut être au contact du malade, il faut faire des pansements, etc.

Il y a aussi le numerus clausus, par rapport aux médecins. Je crois que là, on est en train de se moquer de nous sérieusement au niveau des instances ministérielles. On nous dit qu’il n’y a plus de numerus clausus, mais un numerus clausus apertus, ça, c’est un gros mot pour nous dire quoi ? C’est qu’aujourd’hui, les ratios de médecins ont été établis par les facs dans les régions, mais, quand on met bout à bout le nombre de postes de chaque fac, on voit qu’on est à peine au-dessus de ce qu’on avait avant, et là, ce n’est tout simplement pas possible, parce qu’on se rend bien compte qu’on a une perte de 3000-3500 médecins par an aujourd’hui, ce qui est complètement aberrant, alors qu’on a de plus en plus de déserts médicaux. On est du coup fâché avec le ministère de la Santé, parce que cette orientation est une médecine à deux vitesses ou low-cost, puisqu’ils sont en train de vouloir faire des supers infirmiers qui remplaceraient les médecins avec des autorisations de prescription.

Dans votre communiqué, le service des Urgences est particulièrement cité. L’été a été compliqué au niveau national mais aussi dans notre secteur. Est-ce qu’avec la rentrée, ça devrait s’améliorer ?

Écoutez, ça reste un secteur sensible à l’hôpital. On a plusieurs établissements aujourd’hui en tension, et dès qu’ils sont en tension, on met des plans. On parle de plan blanc, d’hôpital sous tension, ça veut donc dire que par période, lors des vacances, à Noël, des phénomènes qui sont cycliques, et on n’a toujours pas de réponse adaptée, c’est-à-dire, d’avoir des effectifs suffisants pour qu’on puisse tourner et surtout des effectifs qui doivent permettre de rouvrir des lits pour qu’on arrête d’encombrer de manière importante tous les services qui existent aujourd’hui. On a encore des services aujourd’hui qui ont 20-30-40 heures d’attente avant de pouvoir sortir des urgences ou trouver un lit. On a une perte de chance pour les malades et on a des malades qui décèdent aujourd’hui aux urgences par défaut de soins. Le ministère ne communique plus aujourd’hui sur ces chiffres alors qu’en 2023, il nous avait communiqué sur le premier semestre, 150 décès suspects et il n’y avait que 22 départements qui avaient fait leur déclaration. On voit donc qu’il y a des choses qui se passent aux urgences qui ne sont pas acceptables, les personnels ne sont pas responsables. Ce sont bien les politiques et leurs orientations prises ces dernières années qui nous ont ramenés à cette situation.


Bonne soirée !
vague3 vague2 vague1

Musique, actu, jeux, bonne humeur...


Ecoutez en direct :
Bonne soirée !

Dans le reste de l'actu...

Canicule : plusieurs écoles ferment leurs portes en Moselle

il y a 14 h 18 min

Saga Da Vinci : l'histoire d'une pizzeria fondée par le Stiringeois Stéphane Castellano

il y a 17 h 9 min

Hombourg-Haut : Des voitures d’antan et hors du commun sur le rallye ''Oldtimer Genuss Tour''

il y a 17 h 23 min

Sarreguemines : La fête sous toutes ses formes au festival des arts de rue de la Saint-Paul

il y a 17 h 27 min

Grosbliederstroff : Des véhicules atypiques et une démonstration des pompiers à la 7e édition du festival de la locomotion

il y a 3 jour 11 h 32 min

Fête du cinéma : Toutes les séances à 5€ du 29 juin au 2 juillet

il y a 3 jour 13 h 6 min

Le festival Constellations à découvrir tout l'été dans les rues de Metz

il y a 3 jour 13 h 53 min

Voir toute l'actu

Flash InfoLa ville de Saint-Avold veut connaître l’avis des habitants sur la zone bleue 

il y a 6 h 17 min

Flash InfoDes communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle par l’État

il y a 6 h 19 min

Flash InfoUn premier cas de Chikungunya a été détecté dans la région Grand Est

il y a 6 h 21 min

Flash InfoLa région Grand Est soutient le projet de réouverture de la ligne ferroviaire Réding Drulingen

il y a 14 h 18 min

Flash InfoUne section sportive « basket » va voir le jour au collège Le Castel de Longeville-lès-Saint-Avold

il y a 14 h 19 min

Flash InfoLa Région Grand Est valide près de 10 millions d’euros d’investissement dans les lycées en 2025

il y a 14 h 20 min

Flash InfoLe Festival des Z’Étangs d’Art est de retour cet été

il y a 14 h 21 min

Voir toute l'actu

Un site fièrement propulsé par