Année blanche, jours fériés supprimés... les élus locaux réagissent aux annonces de François Bayrou

Le Premier ministre a présenté, mardi, ses orientations budgétaires pour désendetter la France. Dans son allocution, François Bayrou a indiqué que l’effort d’économies budgétaires sera de 43.8 milliards d’euros en 2026. L’Etat devrait diminuer ses charges et réduire de 3000 postes le nombre d’emplois publics. Il a évoqué un effort de 5 milliards d'euros sur le budget de la Sécurité sociale avec notamment une réforme de prise en charge des affections longue durée. Le gouvernement souhaite également recourir à une année blanche pour maintenir en 2026 l'ensemble des prestations sociales à leur niveau. Autre proposition qui a largement fait réagir : la suppression de deux jours fériés, par exemple le lundi de Pâques et le 8 mai. Des orientations qui ne passent pas à droite comme à gauche au niveau national et local pour diverses raisons.
Le président de la région Grand Est appelle l'Etat à prendre ses responsabilités face à la dette
"Tout le monde devra participer à l'effort face à l'ampleur de l'enjeu", a prévenu le chef du gouvernement lors de son allocution. Mais "tout le monde", c'est qui ? Le président de la région Grand-Est, Franck Leroy dénonce "un effort déséquilibré". Dans un communiqué, voilà ce qu'il dit :
La situation des finances publiques exige lucidité et responsabilité ; ni démagogie, ni fausses promesses ! Pour moi, les collectivités territoriales, et en particulier les Régions, devront prendre leur part de l'effort national. Elles l'ont toujours fait et devront le faire encore !
Mais il est indispensable de rappeler un fait : l'effort est aujourd’hui déséquilibré. L’État, qui a produit l’essentiel de la dette, ne peut faire reposer la quasi-totalité des ajustements sur les épaules des collectivités, alors même que ces dernières réalisent 75 % de l’investissement public.
Dans un contexte de transitions majeures — écologique, numérique, industrielle mais aussi sociale —, nos territoires ont besoin de moyens pour accompagner les citoyens et les entreprises. Si l'on veut réussir, il ne faut pas fragiliser les acteurs de terrain.
J’appelle à un véritable dialogue avec l’État, pour construire un cadre équitable et soutenable. Le courage, c’est aussi de reconnaître les responsabilités de chacun et d’agir ensemble, dans l’intérêt général.
Le sujet des jours fériés qui masque le débat pour le député Fabien Di Filippo
Pour le député de Sarrebourg, le Républicain Fabien Di Filippo, les efforts doivent se faire sur les dépenses publiques. Concernant la suppression des jours fériés, il n'y croit pas.
Son N°1 - Année blanche, jours fériés supprimés... les élus locaux réagissent aux annonces de François Bayrou
Nous l'avons dit et redit, l'heure n'est plus au "en même temps". Nous n'accepterons aucune mesure faisant peser les efforts sur le travail et la création de richesse plutôt que sur les dépenses de l'état ou sur l'assistanat. Nous avions envoyé dès le début de l'année un programme de réduction de la dépense publique de 40 milliards d'euros. Il représentait un vrai cap économique pour le redressement du pays et encourageait le travail. Nous défendons plus que jamais nos propositions. La droite républicaine, notre groupe, rejettera toutes les mesures qui pénaliseraient encore une fois les travailleurs. Par contre, les gens qui vivent des aides doivent pouvoir retourner plus rapidement en activité. Je ne suis certainement pas un avocat du Premier ministre et je ne lui fais aucune confiance. Je constate que certaines mesures parmi les annonces vont dans le bon sens notamment sur les économies à réaliser sur les agences de l'état, sur leurs effectifs ou sur la bureaucratie, mais cette mesure sur les jours fériés est surréaliste et ne se fera pas. Elle est contre-productive et malheureusement, elle masquera tout le débat que nous aurions pu avoir autour de la réduction de la dette et des efforts à réaliser et on ne parlera que de ça tout au long de l'été alors que celà ne se fera pas au final.
Les violons semblent s'accorder à droite. Le député Les Républicains de la circonscription de Saverne, Patrick Hetzel, défend également un budget qui doit reposer sur la baisse des dépenses publiques.
La suppression possible de deux jours fériés ne passe pas
Du côté du député RN de la circonscription de Forbach, Kévin Pfeffer, les annonces de François Bayrou ne passent pas non plus. "S'ils persistent, ils seront censurés" écrit-il sur sa page Facebook.
La sénatrice de la Moselle, Christine Herzog, défend les jours fériés. "C'est une attaque contre notre histoire" dénonce la femme politique rattachée au groupe union centriste.
A gauche aussi on défend les jours férié. Le socialiste Michaël Weber dénonce une injustice sociale. "Les riches respirent, les pauvres transpirent", écrit le sénateur et ancien maire de Woelfling-lès-Sarreguemines.