''Nous n’avons pas dit notre dernier mot'', les élus de Sarrebourg, Saverne et Lunéville en désaccord avec la SNCF

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par Camille Bazin
vendredi 20 septembre 2024 à 10:29

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En 2025, la SNCF prévoit de retarder le passage du TGV qui passe par Saverne, Sarrebourg et Lunéville. Fini l’arrivée en gare de l’Est à 8h46, il sera désormais 10h24. La durée du trajet sera aussi plus longue et dépassera les 3 heures. Un changement que n'acceptent pas les députés locaux. On en parlait ce matin avec notre invité dans le Grand Réveil. 

Son N°1 - ''Nous n’avons pas dit notre dernier mot'', les élus de Sarrebourg, Saverne et Lunéville en désaccord avec la SNCF

Stéphane Leyenberger, maire de Saverne

Comment avez-vous appris la nouvelle et quelles sont les raisons avancées par la SNCF pour ce changement prévu en 2025 ?

Changement prévu pas tout à fait, car nous n’avons pas dit notre dernier mot et nous ne désespérons pas de faire changer d’avis la SNCF même si on sait que ça sera dur. On a appris la nouvelle au cœur de l’été par un e-mail nous disant que les horaires allaient changer pour le service d’hiver et que l’arrêt qui est aujourd’hui en fonction à Saverne à 6h06 serait décalé d’une heure et demi ce qui n’est pas acceptable pour nous dans la mesure où cela fait arriver à Paris au-delà de 10h et si on veut faire une journée de travail à Paris, arriver après 10h, c’est chronique d’une mort annoncée pour cet arrêt. Pour la raison, la SNCF nous parle de rentabilité, de nécessité de récupérer du matériel, un certain nombre de raisons qui, pour nous, ne sont pas suffisamment importantes au regard du rôle d’aménagement du territoire que doit aussi jouer la SNCF. Nos territoires de Saverne, de Sarrebourg, de Lunéville sont des territoires qui doivent être desservis également par la LGV.

Aujourd’hui, le TGV part à 6h06 et arrive donc à 8h46. Il y a une fréquentation importante de cette ligne pour maintenir cette arrivée avant 9h ?

La SNCF refuse de donner des chiffres donc je ne peux pas vous en donner. Ce que je peux vous dire, très pragmatiquement, c’est que je l’ai pris samedi dernier, et même un samedi, à 6h06, il y avait 19 personnes en gare de Saverne à peu près autant à Sarrebourg et à Lunéville. De toute façon, nous avions négocié avec la SNCF en 2016 le maintien de cet arrêt de manière pérenne et sans condition de voyageurs donc pour nous, c’est un faux débat.

Depuis cette annonce, vous et d’autres élus avez décidé de montrer au créneau. Qu’avez-vous déjà fait et que prévoyez-vous de faire pour vous faire entendre ?

Jusqu’à présent, nous privilégions le dialogue avec la SNCF. Nous avons eu une réunion avec la directrice de la Ligne Grande Vitesse qui n’a malheureusement rien donné. Nous, les maires de Saverne, de Sarrebourg, de Lunéville et les députés de ces trois territoires, avons sollicité un entretien avec le PDG de la SNCF et nous solliciterons bien sûr le nouveau ministre des Transports d’ici quelques jours quand il sera nommé.

Le député de Saverne Patrick Hetzel pourrait faire son entrée au gouvernement. Si c’était confirmé ça pourrait vous aider ?

On en discutera quand l’Élysée aura annoncé la composition du gouvernement, mais il est clair que toutes les pistes et toutes les cartes qu’on aura en main, on les jouera à fond.

Il n’y a aucune autre alternative pour arriver à Paris à des horaires convenables ?

La SNCF nous met en avant toutes les alternatives possibles, mais elles sont forcément plus longues, plus chères et font arriver à Paris plus tard donc ce ne sont pas de vraies alternatives.

Avez-vous des craintes concernant d’autres lignes dans le futur ?

Nous vivons cette décision unilatérale de la SNCF comme un abandon des territoires ruraux, encore un, et c’est bien pour ça que nous sommes fortement mobilisés. La vie ne peut pas se concentrer que dans les grandes métropoles. L’épisode triste du Covid nous l’a montré, il y a une volonté de qualité de vie, une volonté d’entreprise de s’installer dans des territoires tels que les nôtres et pour cela, il faut qu’on ait les moyens de travailler, les moyens de se déplacer et le TGV en est un. 

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